Tous les animaux qui changent de lieu se déplacent par un mouvement qui affecte tantôt tout le corps d'un seul coup, comme dans le saut, tantôt des parties du corps, comme chaque fois qu'il y a marche. Mais dans ces deux modes de déplacement, l'être qui se meut change de lieu en s'appuyant toujours sur le support qui est au-dessous de lui. Voilà pourquoi, si ce support disparaît trop tôt pour que l'être dont le mouvement dépend de lui ait pu y prendre appui, ou si cette base n'offre absolument aucune résistance aux êtres qui ont à se mouvoir, aucun de ceux-ci ne peut se mettre en mouvement.
Aristote, Marche des animaux (tr. Pierre Louis)